Les modèles dominants ne sont jamais neutres. Et leur remise en question non plus ‼️

Qu’il s’agisse de politiques publiques, d’accompagnement social, de modèle de gouvernance ou encore de type de management, nos cadres de référence définissent ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. En prendre conscience, c’est déjà ouvrir la possibilité d’agir autrement.

Dans un article récemment publié dans la revue de la Société Française de Santé Publique (SFSP), j’analyse le processus de décolonisation de la santé en Bolivie sous Evo Morales (résultats issus de ma recherche doctorale). Ce travail met en lumière comment un programme politique peut mobiliser – voire instrumentaliser – la rhétorique et les concepts de la décolonisation. Derrière un discours de rupture avec l’« impérialisme occidental », les réformes mises en place ont souvent renforcé d’autres formes de dépendance et de tensions.

Au-delà du cas bolivien, cette question est au cœur de ma pratique d’anthropologue indépendante : comment interroger les cadres dominants pour ouvrir d’autres perspectives d’action ? Mon travail consiste à 1/ identifier ce qui structure, souvent de manière implicite, nos décisions et nos organisations, 2/ croiser les différents types de savoirs – institutionnels, expérientiels, scientifiques – pour coconstruire de pistes d'action adaptées aux réalités de l’ensemble des acteurs concernés.

Mais questionner et proposer des alternatives ne suffit pas : encore faut-il qu’elles puissent réellement fonctionner et durer. Trop souvent, de bonnes idées se heurtent à la complexité du terrain. C’est pourquoi il est tout aussi essentiel 3/d’observer leur mise en œuvre et leurs impacts, attendus ou non. Car c’est dans cette capacité à ajuster et à s’adapter que réside la clé d’une transformation réellement juste et durable.

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Parution : Manuel d’un monde en transition(s)

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